lundi 6 février 2012

Depistage pre-natal et eugenisme de masse

Lu sur 20 Minutes :
"Le dépistage de maladies ou malformations sur les embryons ou les foetus pourrait conduire à une forme d'eugénisme qui ne dit pas son nom, ont mis en garde des spécialistes en bioéthique lors d'une série de débats organisés cette semaine à Strasbourg. Avec le développement des diagnostics prénatal et pré-implantatoire, et le dépistage quasi systématique de la trisomie 21, par exemple, «on n'est plus dans la médecine de soin, mais dans la traque du handicap», déplore le Dr Patrick Leblanc, gynécologue à Béziers et engagé au sein du Comité pour sauver la médecine prénatale (CSMP).
«L'enfant à venir est présumé coupable, il doit prouver sa normalité», dénonce ce médecin, dont l'association a critiqué une tendance à l'eugénisme dans la loi de bioéthique de l'an dernier, qui, selon elle, «incite» les femmes enceintes à recourir systématiquement au dépistage. Celui-ci conduit les parents, dans 96% des cas où le foetus est diagnostiqué trisomique, à interrompre la grossesse.
[...] pour le Pr Didier Sicard, qui présida pendant neuf ans (1999-2008) le Comité consultatif national d'éthique, les risques de dérives sont réels. «Le principe de précaution s'est glissé dans le domaine de l'obstétrique», et a conduit à une «sélection» des bébés à naître, relève-t-il. «Aujourd'hui, vu l'ampleur du dispositif mis en place pour détecter les cas de trisomie 21, un enfant trisomique est considéré comme une erreur médicale, car on ne l'a pas dépisté et on l'a laissé naître! C'est très grave». «On refuse l'eugénisme collectif, organisé, mais dans la pratique il y a un eugénisme individuel», analyse-t-il. [...]
Pour Didier Sicard, «il y aura forcément une sélection des enfants à naître. L'enfant jetable est à nos portes. C'est très préoccupant pour l'avenir.»"

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