jeudi 17 février 2011

Loi de Bioethique - 1ere lecture: Bilan de Tugdual Derville de l'ADV

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Bioéthique : première manche

18 Février 2011 | Tugdual Derville*

La première étape parlementaire de la seconde révision de la loi bioéthique s’est achevée sur un bilan en demi-teinte. Rien n’est joué. Une trentaine d’heures de débat à l’Assemblée nationale, c’est finalement court pour conclure sept années d’évolutions techniques, de bouillonnement médiatique, d’auditions et de négociations, sans oublier le processus participatif des états généraux de la bioéthique de 2009. La prochaine manche se jouera au Sénat (photo).

L’enjeu bioéthique est l’un des plus cruciaux pour l’avenir de l’humanité : il concerne le traitement de l’homme par l’homme. Les frontières du savoir qui, jadis, situaient l’Indien d’Amérique au centre des questionnements éthiques (cf. la célèbre controverse de Valladolid) se sont assurément déplacées au tout premier commencement de la vie.

Depuis 1978, lorsque le professeur britannique Edwards observe sa première fécondation in vitro expérimentale, les yeux de l’humanité sont braqués sur l’embryon. À moins que ce ne soit l’inverse : « J'ai vu un blastocyste humain qui me regardait » raconte le récent prix Nobel contesté par l’Église !

Retour en France. Entre le mardi 8 février 2011, jour de commencement des débats et la nuit du jeudi 10 au vendredi 11, tout est bouclé, jusqu’au vote solennel du 15. Avec peu d’intervenants (50 à 80 députés sont présents dans l’Hémicycle au cours des débats). C’est le jeu politique. Comme c’est le même jeu politique qui impose que des députés, pour la plupart ignorants des enjeux, aient à les mesurer, et à trancher. Ils doivent donc se laisser informer, former voire influencer par d’autres, souvent au dernier moment, d’où le poids des parlementaires « spécialisés » de leur camp et celui des multiples associations qui se sont mobilisées pour informer ou parfois « éclairer » les élus.

Une faible majorité

On aura noté, cette fois, qu’ils sont nombreux à ruer dans les brancards, comme l’atteste la faible majorité obtenue en faveur du texte : 272 voix pour, 216 contre et 59 abstentions. Ses adversaires (auxquels il faut ajouter les abstentionnistes de droite) ont des mobiles diamétralement opposés. Dans l’opposition de gauche, dire non, ou s’abstenir, c’est de bonne guerre : on dénonce « un texte rétrograde » en regrettant pêle-mêle les interdictions confirmées de l’accès à l’assistance médicale à la procréation pour les personnes homosexuelles ou célibataires, et de la recherche sur l’embryon, même si cette seconde interdiction demeure très symbolique.

De plus en plus, le Parti socialiste et les Verts affichent une volonté de casser les repères de la famille traditionnelle par la bioéthique. Ils sont toutefois divisés sur la gestation pour autrui (qui demeure proscrite) en raison de ce qu’elle impose aux mères porteuses. Le PS s’est prononcé contre.

La question de l’anonymat du don de gamète, qui divise chaque camp, semble avoir fait l’objet d’un arrangement au grand dam de ceux qui comptaient sur l’impact de Roselyne Bachelot. Encore ministre de la Santé, elle s’était prononcée à la fin de l’été 2010 pour la levée de cet anonymat et a récemment confirmé cette position. Mais le député Jean Leonetti (UMP), médecin, a résisté jusqu’au bout, comme il a résisté aux arguments cou­ra­geux de son collègue Marc Le Fur (UMP également), jusqu’à évoquer un étrange argument : « Vous voulez qu'un jour on dise “je ne veux pas le sperme d'un juif” ? » Les responsables de l’association Procréation Médi­calement Anonyme en ont été ulcérés.

À droite le fait marquant reste l’émergence d’un groupe nombreux, cohérent et impliqué de parlementaires décomplexés, hostiles à nombre de dérives éthiques, jusqu’à voter contre le texte. C’est une nouveauté, et peut-être une promesse de renouveau. Pour le moment commenter le résultat exige prudence et lucidité.

Prudence car le texte doit transiter par le Sénat, repasser par l’Assemblée nationale, etc. On ne fait pas le bilan d’un match à la mi-temps. Tout reste possible, dans les deux sens. Lucidité, car tout dépend des espoirs qu’on avait nourris.

Les aggravations

Si on regarde l’Assistance médicale à la procréation et le Diagnostic prénatal du handicap, qui causent l’essentiel des transgressions éthiques, force est de constater les aggravations :

  • Le don de gamètes se banalise en autorisant les personnes qui ne sont pas encore parents à devenir « donneurs ». C’est particulièrement choquant, selon certains spécialistes, pour les dons d’ovocytes qui sont des cellules rares et sensibles, dont le prélèvement n’a rien d’anodin ;
  • La procréation artificielle devient possible pour des couples moins stables avec la suppression des deux années de vie commune qu’on exigeait pour les candidats non-mariés. On voit mal l’intérêt de l’enfant, d’autant que la pratique de l’AMP explose dans une forme de précipitation technicienne aux antipodes de l’écologie humaine ;
  • La recherche sur les em­bryons congelés (qui implique leur destruction) va s’élargir insidieusement, du fait du remplacement du mot « thérapeutique » par le mot « médical » comme mobile de la dérogation. Tout porte à croire que l’Agence de biomédecine a anticipé cette évolution depuis plusieurs mois, d’autant qu’aucun résultat thérapeutique n’a jamais été obtenu nulle part dans le monde à l’issue de recherches sur les embryons humains.

C’est peut-être la raison pour laquelle la droite est restée calée sur le principe de l’interdit, après les hésitations publiques de Jean Leonetti. Juste avant le vote, le député Alain Claeys (PS) a d’ailleurs ironisé sur les « 50 députés du "groupe RPR" » qui, « en janvier 2002 », avaient voté pour l'autorisation de la recherche sur l'embryon : « Il y avait Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Philippe Séguin, Roselyne Bachelot, Christian Jacob et monsieur le président Bernard Accoyer… » L’énumération est « de bonne guerre ». On peut y déceler la versatilité des politiques, mais aussi leur capacité à changer… dans le bon sens. Car le scandale du sud-coréen Hwang, apprenti-sorcier falsificateur, est passé par là. C’était en 2005.

Quoi qu’il en soit, qu’on soit favorable ou hostile aux recherches sur l’embryon, il faut reconnaître que la disposition votée (un interdit assorti de dérogations) est hypocrite, voire absurde. En matière d’interdit, sur un sujet aussi fondamental, l’exception ruine la règle : pour la première fois, un texte législatif note que le diagnostic prénatal sera proposé « à toutes les femmes enceintes », ce qui glisse, quoi qu’on en dise, vers un eugénisme d’État.

De plus, de graves dérives difficiles à remettre en cause (comme notre système de fécondation in vitro assorti de congélation d’embryons qui se traduit par une surproduction et un tri industriel des embryons) restent légales, de même que des dispositions injustes qu’on espérait annuler comme l’ano­nymat du don de ga­mètes ou le système double­ment eugéniste (du fait d’un double tri embryonnaire) du « bébé médicament », alors que les techniques alternatives existent.

Voilà pour la face négative.

Des progrès incontestables

L’autorisation du transfert des embryons après la mort du père est un résultat particulier, plus difficile à analyser sur le plan éthique. Ceux qui l’ont voté ont davantage pensé aux revendications de quelques femmes qu’à la protection de l’embryon.

Si l’on s’en tient à lui, doit-on considérer la congélation comme un « traitement disproportionné » au point de réclamer la décongélation plutôt que l’implantation ou, au contraire, faut-il saluer le fait de conduire, coûte que coûte, un embryon vers la naissance ? Les promoteurs du respect de la vie ont, sur ce point précis, des avis légitimement divergents.

Mais tous peuvent se réjouir lucidement de certaines avancées éthiques incontestables, et pas seulement en raison du maintien trop symbolique du principe d’interdiction de chercher sur l’embryon :

  • Ont été écartées la gestation pour autrui (ou mère porteuse) — qu’on risque de voir réapparaître au Sénat — et la procréation artificielle homosexuelle que soutient la gauche, ou encore cette « insémination post-mortem » qui permettrait de concevoir un enfant avec le sperme d’un père déjà mort. On sent sur ces points la permanence d’une bioéthique « à la française » qui résiste aux sirènes utilitaristes et libérales anglo-saxonnes, sans trop de complexes ;
  • Mais surtout, plusieurs dispositions intégrées par amendement à la loi sont encourageantes : pour aider les femmes enceintes lors du DPN le médecin pourra fournir des listes d’associations, et il gardera sa marge d’appréciation pour les examens prénataux ; en matière de recherche sur l’embryon, les chercheurs auront droit à l’objection de conscience et les recherches éthiques, comme celles sur le sang du cordon ombilical seront privilégiées…

Des études sur l’infertilité ou la recherche sur la trisomie 21 sont prévues. Tout cela n’est pas encore inscrit dans le marbre mais témoigne d’un début de réé­quilibrage. C’est un peu comme si l'on assistait à un chassé-croisé : inertie des dérives et début de reconquête…

Mais l’heure est moins au bilan qu’à l’engagement. En partant d’un tableau en demi-teinte, ceux qui veulent un résultat final plus lumineux doivent y travailler. Ce n’est surtout pas le moment de se dire satisfait alors que le débat va se déplacer au Sénat avant la fin du printemps (photo).

*Tugdual derville est délégué général de l'Alliance pour les droits de la vie.

mercredi 16 février 2011

Persecution des Chretiens d'Orient - reaction europeene

Suite aux nombreuses persécutions dont sont victimes nos frères d'Orient, le parlement européen avait condamne explicitement ces persécutions religieuses. Malgré cela, Madame Ashton, en charge des affaires étrangères au conseil de l'Europe, avait refuse de préciser le caractère anti-chrétien de ces attaques.

L'association écrit donc a Madame Alliot-Marie pour évoquer ce sujet dramatique.

Bonjour Madame le Ministre,

En dépit du fait que la majorité des actes de violences religieuses ces dernières années soient perpétrés contre des chrétiens et sans tenir compte du meurtre cruel de centaines de chrétiens pendant la période de Noël, la représentante de l’union européenne, Mme Catherine Ashton, a refusé de faire référence aux chrétiens dans une déclaration qui pourtant était supposée faire suite à celle du parlement et du conseil de l’Europe, condamnant les persécutions et la violence à leur encontre. Elle a été supportée par cinq ministres des affaires étrangères : Luís Amado (Portugal), Trinidad Jiménez (Espagne), Jean Asselborn (Luxembourg), Brian Cowen (Irlande, représenté son délégué permanent) and Markos Kyprianou (Chypre). L’Italie, la France, la Hongrie et la Pologne ont fortement insisté sur la nécessité de condamner la persécution des chrétiens de manière explicite.

Le ministre des affaires étrangères Italien Franco Frattini a parlé d’un « excès de sécularisme » dans cette affaire. Le représentant de Malte David Casa a dit: “Comment est-il possible de condamner ces atrocités sans préciser les personnes qui en son la cible ? Nous sommes devenus incapables de condamner les attaques sur nos frères chrétiens, quel jour de tristesse pour l’Europe ! »

Le sujet sera discuté de nouveau au conseil des ministres le 21 février.

Notre association familiale catholique remercie la position honnête et sans ambiguïté de la France sur cette tragédie. Nous espérons que ce soutien sans faille sera de nouveau apporté aux Chrétiens d'Orient le 21 février prochain.

Vous remerciant de votre action et de votre persévérance, veuillez agréer, Madame le Ministre, l'expression de nos sentiments distingués.

Pour l'association, son président, Thibault de Castelbajac

vendredi 11 février 2011

Le decodeur Bioethique de l'ADV - 10/02/2011

Le décodeur n°2 - 10 février 2011

L’actualité du débat bioéthique vue par l’Alliance pour les Droits de la Vie



L’événement

Le débat a fait rage à l’Assemblée Nationale, ce jeudi, autour du diagnostic prénatal (article 9 du projet de loi), faisant suite au vote des articles concernant l’examen des caractéristiques génétiques et les dons d’organes.

La citation

Le député Marc Le Fur, au cours du débat sur le diagnostic prénatal, rappelle cette citation du Général de Gaulle à propos de sa fille Anne, trisomique 21 (en 1940) :
« Anne ? Oui, sa naissance a été une épreuve pour ma femme et pour moi. Mais, croyez-moi, Anne est ma force. EIle m’aide à demeurer dans la modestie des limites et des impuissances humaines ».

Le chiffre

96 % des fœtus détectés porteurs de la trisomie 21, à la suite d’un diagnostic prénatal, sont éliminés dans le cadre d’une interruption médicale de grossesse.

Pour mémoire :

- Article 16-4 du Code Civil : Toute pratique eugénique tendant à l'organisation de la sélection des personnes est interdite.
- Article 214-1 du Code Pénal : Le fait de mettre en œuvre une pratique eugénique tendant à l'organisation de la sélection des personnes est puni de trente ans de réclusion criminelle et de 7 500 000 Euros d'amende.

Le résumé du débat

Après une longue discussion sur la systématisation du dépistage de la trisomie 21, les députés ont adopté les mesures prévues dans le projet de loi. La tendance générale est d’accentuer encore plus la pression pour proposer les examens prénataux, même si certains amendements adoptés desserrent légèrement l’étau, pour offrir une chance à l’accueil de la vie.

Concernant le caractère obligatoire ou non des examens prénataux, le texte adopté est le suivant : « Des examens de biologie médicale et d’imagerie permettant d’évaluer le risque que l’embryon ou le fœtus présente une affection susceptible de modifier le déroulement ou le suivi de la grossesse, sont proposés lorsque les conditions médicales le nécessitent, à toute femme enceinte au cours d’une consultation médicale ». Il faut comprendre que c’est désormais une obligation légale qui pèsera sur tous les médecins.

D’autre part, les sages-femmes pourront prescrire ces examens, en plus des médecins.

Deux mesures ont néanmoins été adoptées pour tenter de rééquilibrer l’information apportée aux parents :
- Il sera proposé à la femme enceinte « une liste d’associations spécialisées et agréées dans l’accompagnement des patients atteints de l’affection suspectée et de leur famille ».
- « Après l’annonce d’un risque avéré », un « délai de réflexion d’une semaine » sera proposé «avant de décider d’interrompre ou de poursuivre sa grossesse».

Enfin, le gouvernement sera tenu de remettre un rapport au Parlement sur des pistes de financement, notamment public, et de promotion de la recherche médicale pour le traitement de la trisomie 21.

Notre coup de cœur

Philippe Gosselin (UMP) s’est battu courageusement pour que l’on considère de façon différenciée les dons de gamètes et les autres dons (du sang, de moelle osseuse, etc.).

Notre coup de gueule

Michel Vaxès (PC) : « Ce qui fait l’hominisation, ce n’est pas le patrimoine génétique, c’est le patrimoine social et culturel ».

Cette déclaration est dans la lignée de l’effacement idéologique du biologique. Si elle était vraie, tous les animaux de compagnie parleraient, et pas seulement les perroquets…

Source: adv.org

La transgression inutile

Pierre-Olivier Arduin, en charge des questions bioethiques au dioces de Frejus Toulon, revient sur la premiere naissance en France d'un bebe medicament ou bebe de la deuxieme chance (1984 et la novlangue dans toute sa splendeur).

Extraits:
Avec le bébé-médicament, le rejet des embryons sains mais non compatibles est prévu dès l’initiation du processus : il est donc programmé. Les protagonistes savent en toute connaissance de cause qu’ils ne garderont pas ces embryons jugés par définition inutiles. [...]

le Conseil d’État avait tiré la sonnette d’alarme en n’hésitant pas à souligner que «les problèmes éthiques que cette pratique soulève sont aigus» tant elle «contredit frontalement le principe selon lequel l’enfant doit venir au monde d’abord pour lui-même». Le Conseil avait même estimé qu’il appartenait au législateur d’éventuellement «reconsidérer le double DPI» : «Les questions posées par le double DPI et le fait qu’il ait été peu utilisé pourraient justifier que le législateur envisage de mettre un terme à cette pratique

L’abrogation de ce dispositif est d’autant plus cohérente que sa justification scientifique ne tient pas une seconde au regard des dernières découvertes biomédicales. L’objet final de la manipulation embryonnaire est le sang du cordon ombilical dont les vertus thérapeutiques sont à présent parfaitement documentées.[...] dans un rapport de novembre 2008 qui fait autorité dans le domaine, la sénatrice Marie-Thérèse Hermange a montré que «tous les patients devant subir une greffe de sang de cordon trouvent un greffon compatible», grâce à la mise en réseau des banques allogéniques sur le plan international. Il apparaît en réalité qu’il n’est nullement nécessaire de passer par la technique du bébé-médicament pour se procurer du sang de cordon HLA compatible.



L'article integral sur Libertepolique.com

Debats Bioethique: Christian Vanneste

Une belle tribune du député du Nord mercredi a l'assemblée nationale.

Eugenisme et depistage: 96%...

Un excellent article de Koz sur Koztoujours.fr: 96%

jeudi 10 février 2011

Resume des debats sur la bioethique - Jour 1

Vous pouvez aussi suivre les débats en direct et en différé sur le site de l'assemblée nationales (Merci a l'AFC de Toulon pour l'information).

Source: adv.org

LE DECODEUR

L’actualité du débat bioéthique
vue par l’Alliance pour les Droits de la Vie

L’événement

L’annonce de la naissance du premier bébé médicament permet au professeur Frydman de "rapter" la médiatisation audiovisuelle du débat bioéthique.

Le chiffre

27 embryons ont été « fabriqués » pour parvenir à donner naissance au « bébé-médicament » du Professeur Frydman, selon les informations données par France 2 au cours de son journal de 20H mardi 8 février.
Pourquoi personne ne pose la question de ce que sont devenus les 25 embryons non réimplantés ? Ont-ils été détruits ? Congelés ? C’est pourtant une question essentielle sur le plan éthique.

La citation

"Je pense que la recherche sur l'embryon n'est pas une recherche comme les autres, parce qu'elle touche à l'origine de la vie".
Xavier Bertrand, ministre de la Santé, en introduction de l'examen du projet de loi bioéthique à l’Assemblée Nationale, mardi 8 février 2011.

Le résumé du débat

Une partie des débats du 8 février 2011, au cours de la discussion générale à l’Assemblée Nationale, a porté sur le diagnostic prénatal.
Selon le projet de loi en discussion, « le diagnostic prénatal s’entend des pratiques médicales (…) ayant pour but de détecter in utero chez l’embryon ou le fœtus une affection d’une particulière gravité »
Le problème majeur peut être résumé ainsi : comment faire en sorte qu’une meilleure information des femmes, sur les techniques de dépistage ou de diagnostic, n’aboutisse pas à une élimination quasi-systématique des fœtus porteurs de handicap ou de maladie grave, en particulier la Trisomie 21 ?
Xavier Bertrand a exprimé la position du Gouvernement de la façon suivante : "Il n'est pas pensable, il n'est pas possible d'une façon ou d'une autre, que s'opère une sélection génétique des enfants à naître. Nous devons veiller à ce que ce dépistage ne conduise pas à une décision d'automaticité d'interruption médicale de grossesse".

A suivre : l'examen de l’article 9 du projet de loi, qui doit préciser la façon d'informer les femmes enceintes et les obligations qui pèseront sur les médecins.




Notre coup de cœur

Nora Berra, secrétaire d’Etat à la Santé, s'exprimant à propos du bébé-médicament : "(...) je ne peux approuver l'instrumentalisation de la conception". (AFP - 8 février 2011)

Notre coup de gueule

Axel Kahn pour l’AFP : « La recherche sur l'embryon est légitime et nécessaire. Même si je considère que l'embryon est une personne, ça n'est pas un argument pour ne pas faire de recherche, vu que l'on fait de la recherche à tous les âges de la personne humaine, c'est même la base de la recherche médicale.» (AFP - 8 février 2011)
Notre avis : la grande différence, c'est que la recherche sur l'embryon conduit à le détruire...
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Lire aussi sur notre site adv.org

mardi 8 février 2011

Monsieur Leonetti: Quelle est votre position?

Lettre envoyee ce-jour a Monsieur Jean Leonetti.

Le 7 février 2011.

Monsieur le Député,

Les travaux préparatoires à la révision des lois de bioéthique ont commencé il y a deux ans. Ils ont donné lieu à de nombreux débats citoyens, rapports publics, auditions de personnes qualifiées par la mission parlementaire. Le projet de loi adopté en conseil des ministres le 20 octobre 2010 a tenu compte de tout ce travail préliminaire.

Vous avez vous-même, en tant que président du comité de pilotage des Etats Généraux de la bioéthique et rapporteur de la Mission parlementaire, estimé que ce serait une erreur politique et une faute morale de ne pas entendre ce qui s’était dit.

A l’approche de la discussion du projet de loi au Parlement, vous semblez avoir changé d’avis et vouloir vous démarquer de vos positions antérieures. Connaissant l’influence que vous avez sur les parlementaires de votre groupe, nous nous inquiétons beaucoup de cette volte-face.

D’après les échos que nous en avons, il semble également que la commission spéciale créée pour examiner le projet de loi avant sa soumission au Parlement veuille, sous la pression de chercheurs sans doute soutenus par des laboratoires en quête de brevets, balayer toute la réflexion collective et pluraliste de ces deux années, refusant toute limite à leur recherche sur l’embryon.

Nous sommes de simples citoyens. Comprenant l’importance de la consultation citoyenne sur ces lois, qui engagent l’avenir de l’humanité, nous avons participé à toute la réflexion de ces deux dernières années, commençant par nous former, puis organisant nous-mêmes des soirées d’information pendant tout le temps des Etats Généraux.

Quels que soient les progrès thérapeutiques que l’on puisse obtenir par la recherche sur l’embryon, nous pensons qu’aucun progrès scientifique ne justifie le sacrifice d’êtres humains, si petits soient-ils, et qu’il est essentiel de maintenir le principe d’interdiction de cette recherche et de renforcer et soutenir les recherches alternatives sur les cellules souches adultes et les cellules du sang du cordon ombilical.

Il est d’ailleurs surprenant de constater que certains scientifiques dénoncent et condamnent avec justesse les abus commis dans le passé au nom de la connaissance scientifique : essais faits sur des condamnés à mort, des débiles mentaux, des immigrés, des vieillards, et, dans le même temps, justifient le sacrifice des êtres les plus vulnérables, incapables de se défendre, les embryons orphelins, parce que sans projet parental, comme si l’absence de ce projet faisait disparaître la nature d’être humain

Le sort de tous ces embryons dits surnuméraires, congelés en attendant que l’on décide de leur existence, nous paraît de plus en plus inhumain. Les scientifiques n’ont-ils pas ouvert de nouveaux camps de concentration, où toutes les expériences sont permises sur ceux qui y sont détenus ?

Nous nous inquiétons enfin de constater que la médecine, plutôt que de rechercher les causes de l’infertilité d’un couple, ne semble préoccupée que par l’amélioration de la pratique de la procréation en dehors du processus naturel. Les chercheurs sont-ils à ce point fascinés par le nouveau pouvoir qu’ils détiennent sur les êtres humains qu’ils ne cherchent plus à les soigner, mais seulement à les fabriquer ?

Or nous constatons, à travers le compte-rendu des débats de la commission spéciale du 26 janvier sur l’assistance médicale à la procréation, que vous êtes un ardent défenseur du don de gamètes. Afin de favoriser le don d’ovocytes et un don de femmes jeunes, vous proposez que l’on supprime l’obligation pour les femmes d’avoir déjà eu des enfants. Sachant les risques inhérents à la stimulation ovarienne, notamment le risque d’infertilité ultérieure, vous proposez que ces femmes nullipares puissent obtenir la vitrification de leurs ovocytes restants afin d’assurer la possibilité d’une fécondation in vitro dans l’avenir. Ainsi, pour venir en aide à des couples stériles, vous proposez que des femmes risquent de compromettre leur fertilité naturelle future en les rassurant par la perspective d’une fécondation in vitro, qui est un parcours douloureux et éprouvant.

Nous sommes également profondément attristés par votre proposition concernant l’accès à l’AMP. Nous regrettions déjà que le projet de loi du gouvernement aligne les couples pacsés sur les couples mariés. Nous pensons au contraire, devant la fragilité des couples, que le mariage a besoin d’être valorisé, soutenu par l’Etat, car nous devons encourager l’engagement des couples et les aider à durer. Toute la société en tirerait bénéfice.

Vous allez encore plus loin que le projet de loi : « L’AMP ayant pour objet de remédier à une infertilité médicalement constatée, le statut social du couple importe peu. Les références au mariage, au PACS ou au concubinage n’ont pas lieu d’être. Je vous proposerai donc de les supprimer. Par ailleurs, il n’appartient pas au législateur de fixer une durée de vie commune attestant de la stabilité du couple. »

Par les deux mesures que vous défendez, vous entérinez le droit à l’enfant, à n’importe quel prix.

N’assistons-nous pas à une dérive profonde de la médecine ?

Nous espérons que toutes nos inquiétudes sont excessives et que vous allez pouvoir nous rassurer sur votre position.


Lucie Nodet

Presidente AFC d’Antibes

Thibault de Castelbajac

President AFC de Vence et ses environs


Email a un depute pour qui 4% de trisomique a la naissance, c'est 4 en trop.

Bonjour Monsieur le député,

Je lis avec une certaine horreur vos propos tenus lors de l’examen en séance de l’amendement de Xavier Breton sur la présentation a la future mère de la liste des associations de parents d'enfants trisomiques.

Se demander:
« Quand j’entends que “malheureusement” 96 % des grossesses pour lesquelles la trisomie 21 est repérée se terminent par une interruption de grossesse, la vraie question que je me pose c’est pourquoi il en reste 4 %. »

Cette question semble pour le moins une interrogation déplacée, voir même outrageante pour les personnes trisomiques vivantes ou survivantes seraient plus juste.

Il semblerait donc, qu'a vos yeux, certaines personnes aient moins de valeurs que d'autres - a moins que ce ne soient pas des personnes...

Mais votre discours n'est pas isolé, il est même appuyé par des personnalités et des institutions fort respectables comme le Haut Conseil de la Sante Publique (1) et le Pr Nisand (2) qui estiment que le coût du Diagnostic et de l'IMG comparée a celui de la prise en charge par la société de ces malades étaient justifiés pour la collectivité.


Sans faire de réduction ad Hitlerum, il est fort préoccupant que vous vous associez, comme député de la nation, a un tel vocable pour le moins proche de l’eugénisme de masse(3).

Je me refuse a penser qu'un élu de la république, ayant le souci des faibles et des sans-voix, s'associe a de tels propos sortis tout droit d'un livre d'histoire.

Ces débats illustrent bien la ligne de crête sur laquelle le parlement évolue et va devoir légiférer: Chose ou être humain - contrôle des coûts (cf 1, 2) ou recherche de solutions curatives (cf travaux de la Fondation Lejeune)?

Il serait aussi instructif de connaitre la position de votre parti politique - si vous la connaissez ou si elle existe.
Je ne manquerai pas de la faire savoir aux membres de notre association familiale et a l'UNAF.

Vous remerciant de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le député, l'expression de mes sentiments distingués.

  1. « L’analyse coût-bénéfice, quand elle se contente d’opposer le coût collectif des amniocentèses et des caryotypes et celui de la prise en charge des enfants handicapés qui n’auraient pas été dépistés, et sous l’hypothèse qu’un diagnostic positif est suivi systématiquement d’une interruption médicale de grossesse, montre que l’activité de diagnostic prénatal est tout à fait justifiée pour la collectivité » (Pour un nouveau plan périnatalité, 1994).

  2. « Du fait du déplacement de l’âge des mères de 4 ans en 20 ans, on féconde 1600 trisomiques en plus par an avec une espérance de vie de 75 ans. Il y en a déjà 30 000 dans notre pays ; si les 1600 qui sont fécondés en plus par an naissaient, l’argent de l’État n’y suffirait pas. » (audition devant le parlement en 2009 )
  3. Un malade mental coûte quotidiennement environ 4 Reichsmarks, un infirme 5,5 RM, un criminel 3,5 RM, un apprenti 2 RM. Faites un graphique avec ces chiffres. D'après de prudentes estimations, il y aurait en Allemagne 300.000 malades mentaux, épileptiques, etc. qui reçoivent des soins permanents. Calculez combien coûtent annuellement ces 300.000 malades mentaux et épileptiques. Combien de prêts non remboursables aux jeunes ménages à 1.000 RM pourrait-on faire si cet argent pouvait être économisé ?".(cf La médecine nazie et ses "expériences" in Le Monde du 26.06.2005 et Tillion (G.) 1988. Ravensbruck, Editions du Seuil, Paris

Bioethique et Eugenisme.

Des députés s'engagent sur la bioéthique.

Appel a retrouver dans Valeurs actuelles.
A noter la présence parmi les signataires de Lionnel Luca( lluca@assemblee-nationale.fr), député de SLV, Carros, La gaude...
Reste a savoir la position des autres représentants du peuple:
Grasse, Le Cannet...
mtabarot@assemblee-nationale.fr,
Antibes/Sophia:
jaleonetti@assemblee-nationale.fr,
Cannes:
bbrochand@assemblee-nationale.fr,
Nice:
e.ciotti@orange.fr,
mmarland@assemblee-nationale.fr,
rsalles@assemblee-nationale.fr,
jcguibal@assemblee-nationale.fr,
cestrosi@assemblee-nationale.fr,


Ecrivez leur!

Sondage Le Figaro - Faut-il autoriser la recherche sur les embryons en France?

Vous pouvez répondre rapidement a ce sondage ici.
http://www.lefigaro.fr/sciences/2011/02/07/01008-20110207QCMWWW00539-faut-il-autoriser-les-recherches-sur-les-embryons-en-france-a.php